lundi 6 novembre 2017

Bonjour tout le monde, ce texte a été écrit dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots organisé par Leiloona. Vous pourriez consulter ainsi sur son blog l'ensemble des écrits des participants.

Je tiens à m'excuser pour ma dernière participation où je n'ai pu venir commenter les autres textes. Je suis énormément prise par le boulot.


Aventure intérieure

En remontant l’avenue, Gildas s’était arrêté furtivement devant un jeune homme debout au pied d’un lampadaire. Entre eux, le geste avait été vif, la transaction rapide. Puis il s’était ensuite dirigé dans le parc pour s’asseoir comme à l’accoutumée sur le même banc isolé sous un grand saule. Là il savait qu’il serait tranquille à l’abri des regards indiscrets.

Mais aujourd’hui, son banc était occupé par une famille qui avait l’air d’avoir investi les lieux pour un long moment. Gildas s’éloigna à la recherche d’un coin paisible et c’est ainsi qu’il abouti à une petite clairière au fond de laquelle une bouche ouverte monumentale semblait guetter une proie. L’étonnement le saisit, il n’avait jamais vu ce coin. Il jeta un regard circulaire et constata qu’il était désert aussi il décida de s’y installer.

Il s’installa sur un banc de pierre grise,  tira de sa poche son léger achat et se roula un joint, c’était de la « bonne » lui avait glissé le vendeur. Il tira avec délectation tout en observant cette étrange statue qui se trouvait en face de lui.

Un sentiment de plénitude l’envahit et il semblait planer au-dessus des choses de la vie. Soudain sa vue se brouilla et il crut entendre un son caverneux provenant de la gueule du monstre et cru même distinguer une légère fumée s’élever des deux énormes narines.

 Gildas se pinça, « Ciel j’hallucine…, c’est quoi ce truc ? ». Il voulut se lever, mais ses jambes ne répondaient pas, « Que m’a-t-il vendu ? Je ne veux pas mourir, je suis trop jeune !» A peine avait-il fini de penser cela que les  deux yeux proéminents de la statue convergèrent vers lui comme pour établir une connexion. Son cœur s’emballa.

Rien ne bougeait autour de lui mais il eut l’impression qu’un immense aspirateur  venait de se mettre en marche et qu’une puissante force cherchait à l’arracher. Avec ses deux mains, il s’agrippa  de toutes ses forces au banc pour résister le mieux possible quand une énorme langue violacée protractile se déploya avec une extrême précision jusqu’à lui pour le saisit. Tout son corps fut alors recouvert d’un mucus gluant qui le paralysa. Une terreur innommable s’empara de son être, un cri de désespoir jaillit de ses entrailles et se répandit dans les airs tandis que ce muscle énorme le ramenait dans son antre à une vitesse hallucinante.

Quinze jours plus tard, Gildas participe à un groupe de parole dans le centre de désintoxication où il a été admis après sa fantastique aventure dans le parc de son quartier. Tout au fond de sa conscience Gildas avait la ferme conviction de ne plus jamais emprunter un tel chemin, c’’est sûr.  Il se fit alors la promesse de venir ermite… dans le désert. 


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