lundi 11 septembre 2017

Papotage de voisins

© Romaric Cazaux
Papotage de voisins


En cette fin d’après-midi d’été, le soleil arrosait le trottoir en diffusant une douce chaleur qui vous revigorait, vous obligeait à ouvrir toutes les portes et à sortir de chez vous ; il créait une  ambiance qui incitait au partage, à la convivialité.

C’est ainsi que monsieur Albéric qui ne sortait plus depuis des lustres se faisait un devoir de s’asseoir au seuil de sa porte aux premiers rayons du soleil pour regarder passer la vie devant sa porte.

En l’entendant tousser, Aglaée qui tenait la boutique Vintage d’à côté sortit à son tour pour s’asseoir sur le banc et échanger avec Albéric les derniers faits du jour tout en gardant un œil sur sa boutique.

-          « Alors Mme Aglaée, quoi de neuf aujourd’hui ? »
-          Bof pas grand-chose, si ce n’est que les p'tits jeunes ont encore fait des bêtises cette nuit en versant du liquide vaisselle dans la fontaine de la grande place. La mousse débordait de partout.
-          Cher monsieur, on ne respecte plus rien. Les parents n’ont plus de prise sur leurs enfants. De mon temps …   Mais au fait, vous n’avez rien entendu au sujet de notre maire ?
-          Non, non, pourquoi. Qu’a-t-il fait encore ? Ces politiques, tous des nuls… Pas un pour sauver l’autre.
-          Vous savez qu’il avait engagé l’an dernier un jeune secrétaire de mairie ?
-          Oui, oui, mon petit fils qui est premier adjoint me l’avait dit, il paraît qu’il est très compétent et beau garçon de surcroît ! Il fera tourner les têtes de bien des jeunes filles du pays.
-          Eh non, eh non justement !
-          Ne me dites pas qu’une femme d’âge mûr l’aurait détourné ?
-          Eh non, eh non.
-          Mais dites-moi, assez de mystère répliqua Albéric de plus en plus intrigué.
-          Pourquoi êtes-vous si pressé de savoir répliqua Aglaée satisfaite de l’effet qu’elle produisait sur son voisin et laissant le suspens s’installer. Vous avez quand même appris que le maire se mariait samedi prochain.
-          Même pas, personne ne me dit rien.
-          Ah, bon, vous n’avez rien su ?
-          Mais non reprit-il sur un ton nerveux.
-          Eh bien il se marie et c’est samedi à 10 heures.
-          Avec qui donc ? Une fille du pays je suppose, est-ce que je la connais ?
-          Mais non, mais non
-          Une étrangère ?
-          Si on veut ;
-          Aglaée ! Cessez de faire tant de cachotteries, donnez-moi la nouvelle.
-          Ben monsieur Albéric, les temps changent vous savez
-          Mais encore
-          Avec son nouveau secrétaire de mairie.
-          Quoi ! Il se marie avec son nouveau secrétaire de mairie ? Mais il pourrait être son père ! Il faillit avaler sa langue de stupeur ; Et qui les marie ?
-          Mais votre petit fils.
-          Mme Aglaée, que faites-vous samedi matin ? Il me faut aller m’en rendre compte et le voir de mes yeux. Voulez-vous m’accompagner ?
-          Pour sûr.

3 commentaires:

  1. Des commérages de village! Bien sûr que c'est ce que se racontent ces deux là !

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  2. Un texte qui reflète bien le passe-temps favori de beaucoup de "villageois". Commérages croustillants à souhait qui donne envie d'accompagner ces deux là au mariage. :)

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  3. Ah ah et je suis certaine que le mariage sera le lieu idéal pour continuer les commérages ! :)

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