© Romaric Cazaux |
Papotage de voisins
En cette fin d’après-midi d’été, le soleil
arrosait le trottoir en diffusant une douce chaleur qui vous revigorait, vous
obligeait à ouvrir toutes les portes et à sortir de chez vous ; il créait
une ambiance qui incitait au partage, à
la convivialité.
C’est ainsi que monsieur Albéric qui ne sortait
plus depuis des lustres se faisait un devoir de s’asseoir au seuil de sa porte
aux premiers rayons du soleil pour regarder passer la vie devant sa porte.
En l’entendant tousser, Aglaée qui tenait la
boutique Vintage d’à côté sortit à son tour pour s’asseoir sur le banc et
échanger avec Albéric les derniers faits du jour tout en gardant un œil sur sa
boutique.
-
« Alors
Mme Aglaée, quoi de neuf aujourd’hui ? »
-
Bof
pas grand-chose, si ce n’est que les p'tits jeunes ont encore fait des bêtises
cette nuit en versant du liquide vaisselle dans la fontaine de la grande place.
La mousse débordait de partout.
-
Cher
monsieur, on ne respecte plus rien. Les parents n’ont plus de prise sur leurs
enfants. De mon temps … Mais au fait, vous
n’avez rien entendu au sujet de notre maire ?
-
Non,
non, pourquoi. Qu’a-t-il fait encore ? Ces politiques, tous des nuls… Pas
un pour sauver l’autre.
-
Vous
savez qu’il avait engagé l’an dernier un jeune secrétaire de mairie ?
-
Oui,
oui, mon petit fils qui est premier adjoint me l’avait dit, il paraît qu’il est
très compétent et beau garçon de surcroît ! Il fera tourner les têtes de
bien des jeunes filles du pays.
-
Eh
non, eh non justement !
-
Ne
me dites pas qu’une femme d’âge mûr l’aurait détourné ?
-
Eh
non, eh non.
-
Mais
dites-moi, assez de mystère répliqua Albéric de plus en plus intrigué.
-
Pourquoi
êtes-vous si pressé de savoir répliqua Aglaée satisfaite de l’effet qu’elle
produisait sur son voisin et laissant le suspens s’installer. Vous avez quand
même appris que le maire se mariait samedi prochain.
-
Même
pas, personne ne me dit rien.
-
Ah,
bon, vous n’avez rien su ?
-
Mais
non reprit-il sur un ton nerveux.
-
Eh
bien il se marie et c’est samedi à 10 heures.
-
Avec
qui donc ? Une fille du pays je suppose, est-ce que je la connais ?
-
Mais
non, mais non
-
Une
étrangère ?
-
Si
on veut ;
-
Aglaée !
Cessez de faire tant de cachotteries, donnez-moi la nouvelle.
-
Ben
monsieur Albéric, les temps changent vous savez
-
Mais
encore
-
Avec
son nouveau secrétaire de mairie.
-
Quoi !
Il se marie avec son nouveau secrétaire de mairie ? Mais il pourrait être
son père ! Il faillit avaler sa langue de stupeur ; Et qui les
marie ?
-
Mais
votre petit fils.
-
Mme
Aglaée, que faites-vous samedi matin ? Il me faut aller m’en rendre compte
et le voir de mes yeux. Voulez-vous m’accompagner ?
-
Pour
sûr.
Des commérages de village! Bien sûr que c'est ce que se racontent ces deux là !
RépondreSupprimerUn texte qui reflète bien le passe-temps favori de beaucoup de "villageois". Commérages croustillants à souhait qui donne envie d'accompagner ces deux là au mariage. :)
RépondreSupprimerAh ah et je suis certaine que le mariage sera le lieu idéal pour continuer les commérages ! :)
RépondreSupprimer