lundi 28 novembre 2016

Est pris qui croyait prendre

© Vincent Héquet


Est pris qui croyait prendre

Sonia chercha sa place à bord du train qui reliait Paris à La Rochelle. Elle était placée en voiture 15 place 74 côté couloir. Elle prenait toujours côté couloir. Lorsqu’elle arriva à sa place, elle remarqua qu’un homme était déjà assis, côté fenêtre. Elle ne l’imaginait pas comme cela. La trentaine, brun ténébreux, type méditerranéen un peu passe-partout qui part pour le travail à La Rochelle.. 

- Bonjour, fit-elle pour briser la glace.
- Bonjour répondit-il d’un ton engageant avec un sourire enjôleur, en retirant ses lunettes de soleil qu’il posa sur la table

Waouh ! Des yeux verts, vraiment joli garçon !

Sonia se souvint pourquoi elle était à bord du train, et ce qu’elle devait faire. Elle avait tout bien préparé. L’homme qui l’avait engagé, lui avait demandé de jouer la veuve sexy éplorée, pour piéger Edouardo Cortez ! Elle portait en effet une robe noire, avec des voilages de ci et de là et un décolleté aussi dangereux que plongeant.

Le commanditaire était lui aussi à bord du même train pour que Sonia lui remette la clé USB que portait Edouardo toujours à son cou, comportant tout son projet informatique classé défense y était dessus.

Allez mets-toi à l’aise Sonia, tu as tellement répété, tu vas y arriver, pensa-t-elle.

Une trentaine de minutes après le départ du train de la gare Montparnasse, un paysage plutôt monotone défilait sous leurs yeux avec de ci-delà quelques fermes avec des meules de foin à l’horizon. C’est à ce moment précis que Sonia passa à l’action, elle se mit soudain à pleurer et de longs sanglots secouaient tout son être, puis elle s’étala sur la tablette.

Edouardo qui était dans ses pensées les plus profondes se redressa et se pencha vers elle…

- Mademoiselle, vous allez bien ?
- Non. Lâcha-t-elle en tombant dans ses bras. Dans le même temps, elle saisit la clé USB tout en lui susurrant quelques mots à l’oreille.
- Désolée…il faut que j’aille aux toilettes.

Elle s’y dirigea avec un ordinateur, puis se rendit à la voiture-bar où l’homme qui l’avait engagée l’attendait.
- Tenez, voici la clé ! Je l’ai vérifiée, c’est la bonne.

L’homme lui sourit et lui remit une enveloppe et le train de s’arrêter avec un long grincement. Des policiers jaillirent de partout et l’empoignèrent fermement en lui lançant à la volée :

« Monsieur, vous êtes prié de me suivre au commissariat. Vous êtes arrêté pour corruption sur votre collègue Monsieur Cortez, c’est bien lui qui était notre complice aujourd’hui et pas vous ! Vous avez droit à un avocat. Tout ce que vous direz sera retenu contre vous ».

2 commentaires:

  1. Saisie dès le début par ton texte, parce que...je fais très souvent le trajet entre Paris et la Rochelle .�� Belle intrigue, en outre ! Donc , bravo !

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  2. Ah ah ah Sacré Eduardo, avec un tel prénom on lui donnerait le bon dieu sans confession ! :P

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