lundi 12 septembre 2016

La grande roue

© Leiloona


Aller à une fête foraine ! 

OK ! … Je veux bien. Cela me fera une sortie amusante sans doute.

Monter dans la grande roue ! ….. Là c’est une autre histoire.

Serait-ce une solution pour vaincre ma peur du vide et le vertige qui l’accompagne ???

J’en doute !... Mais il me faut essayer quelque chose, cela ne peut plus durer, c’est même pour moi un véritable handicap. Mes amis se moquent de moi et m’excluent de certaines sorties en groupe.

Un peu de courage ma vieille ! Vas-y, tu vas y arriver !

Une petite voix intérieure me murmurait : « Ma fille croie en toi, crois en tes capacités ».

Et me voilà donc dans le plus grand secret, en ce bel après-midi de week-end à la foire du Trône faisant la queue pour monter dans la grande roue ; toute seule parmi une foule bruyante. Juste devant moi un groupe de jeunes rigolaient se taquinaient pour tromper l’attente. Sur leur visage joyeux aucun signe d’inquiétude n’apparaissait, ils étaient tout simplement heureux d’être là pour passer un bon moment ensemble. Moi par contre, j’étais terrifiée mais déterminée à aller jusqu’au bout de mon projet. Plus la file avançait et plus mes intestins se tordaient. Je regardais à droite, à gauche, cherchant un bon prétexte pour m’enfuir, mais la voix intérieure me répétait, ne sois pas trouillarde, avance et elle me clouait dans la file.

Les candidats à la balade en roue montaient deux à deux sur les sièges, on entendait alors le bruit sec métallique de la barre de sécurité qui vous coinçait avant de laisser la place à un autre siège. Et puis ce fut mon tour, j’étais seule et un jeune homme qui me suivait dans la file et que je n’avais même pas remarqué, s’assit à son tour à mes côtés en me faisant un petit signe de la tête et un large sourire auquel je ne répondis guère. Le bruit métallique et le siège qui avance, j’étais prise au piège. Doucement nous commencions l’escalade tandis que les sièges se remplissaient au fur et à mesure. L’angoisse commença à me gagner quand les passants dans la rue me parurent être des personnages de lego. Et quand la grande roue entreprit de faire son tour en amorçant la descente, je perdis tout contrôle, les yeux fermés je m’entendis hurler de frayeur, j’agrippais la main de mon voisin la serrant comme si j’allais la broyer, je blottis ma tête au creux de ses épaules sans m’arrêtai pas de crier à tue-tête. Alors je sentis deux bras forts entourer mes épaules et une voix mélodieuse me murmurer des mots rassurants tandis que la roue entamait un autre tour. A la nouvelle descente, c’est moi qui l’enserrai à l’étouffer. A la fin de ce tour de manège, nous étions blottis l’un contre l’autre et j’avais du mal à me séparer de lui tant j’étais tétanisée.

Doucement il me ramena à la réalité, m’aida à sortir du siège et me proposa de venir prendre un verre pour me détendre. Depuis ce jour, j’ai toujours le vertige, toujours peur du vide, mais j’ai à mes côtés un protecteur qui m’aide au quotidien puisqu’il est devenu mon mari.

Et de la roue, nous rions encore !







7 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Jolie histoire ! Et je compatis pour le vertige :)

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  3. Histoire amusante et émouvante. Pour ma part, j'ai décidé d'assumer mon handicap...

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  4. Une belle rencontre au détour d'une roue, comme quoi la vie nous réserve de belles surprises !

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  5. Ah trouver une épaule sur laquelle on peut toujours compter ... un joli conte ! :)

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